Dimanche à Auch, les méchants jouent Lourdes en demi-finale du championnat de France de Fédérale 2 … Dingue !

TOUT SAUF L’ULTRACRÉPIDARIANISME !

Chez nous on dit « les méchants » pour parler de l’Equipe 1. Ceussss de La Dos, notre équipe 2, ce sont « les gentils ». C’est pour de rire car les gars de la 1 ne sont pas si méchants que ça …

Mais entrons plutôt dans le vif. Mais entrons-y à pas feutrés car on avance en ce moment sur des chemins inconnus.

Parce que marcher, avancer on sait faire. Mais là …

SENTIERS BATTUS

Des trucs du rugby, du rugby du Grenade Sports, il y en a plein que je sais …

Je me souviens de ces vendredis soirs où je repoussais le sommeil jusqu’à ce que mon père rentre de la réunion du club : je voulais savoir s’ils avaient parlé de nous. Nous c’était les poussins. Je n’avais 10 ans et ça ne manquait pas, mon père me proposait un « oui, oui » et deux mots de plus qui contentaient mon égo de petits du GS. J’ai appris bien plus tard en participant aux réunions du GS, que les poussins, en réunion ben … bon, ça je sais.

Je me souviens au même âge la montée en Fédérale 3 de la bande à Delpech au milieu des années 70 avec la Halle pleine. Elle aussi … Et ces gouttes de jaune jetées par Nino Boraso dans mon béret noir à pompon jaune, 3ème ligne vaillant de l’époque Je les ai gardées des années comme un trésor. Ça je sais.

Je me souviens à peine plus grand, des déplacements avec la Citroën GS de Pierrot. La GS du GS … Quel honneur : on montait avec Pierrot et on allait au rugby, des lingots ! ça je sais.

Je me souviens, le fond du bus … le sandwich de Patrice, le cul à la fenêtre et tout et tout ! Et les potes surtout ! Toujours ! Encore … ça, oh oui que je sais.

Je me souviens, à « pas l’âge » encore, des chansons presque interdites de « Fanchon » à « Ursule » et de la fameuse « en revenant de Paris chez ma tante ». De cette chanson, ces paroles je les remplaçais, innocemment je le jure sur la tête du cheval de Puymirol : le « de Paris chez » devenait « de palucher ma tante ». Je trouvais bizarre que ça ne choque personne et encore plus bizarre car mes tantes quand même … ça je sais.

Je me souviens la catégorie Juniors, la plus belle où tu ne vis que pour ça. Des samedis comme des dimanches et des dimanches de printemps comme … des dimanches … de printemps ! Et deux quarts de finale perdus contre le Champion même. Mais du monde autour, des resto après les matchs au Tail à presque 100 personnes, de soirées à Montègue. Ça je sais.

Je me souviens les années seniors avec des montées, des descentes aussi, à « la mine » aussi, cette minuscule salle en bas du Café du Commerce, sans aération, sans sortie de secours, qui recevait nos excès anisés de 3ème mi-temps, ça je sais.

Je me souviens de ces années de tous petits bonheurs si grands à amener mes gamins au rugby et les voir grandir et grandir encore avec leurs potes et se construire et se raconter des histoires de rugby qui n’en finissent jamais. La preuve ! Ça oh oui je le sais …

Je me souviens des bonheurs d’entrainer et de partager des moments forts avec les joueurs dont certains sont des potes aujourd’hui. Je me souviens dans le désordre de Denis Bob Seignan, de Patrice Bosc, d’Alain Peyrusse, du Yom, de DD Serventi, de Biam, de Kiki Géraud, de Phil Gordo, de Phil Kieser, de Pierre Piquemal, de Zoum, de Jean Cri et les autres, tous ces éducateurs et entraineurs fous qui sont (comme) des frères aujourd’hui. Ça je sais …

Je me souviens, encore aujourd’hui, mes gamins qui me font vieillir moins vite à me raconter des histoires ovales, eux de sur terrain, moi des tribunes, ah ça oui qu’est-ce que je le sais …

Et tout le reste, les Challenge Pierrot Domène sur deux jours et deux nuits au début. Les Fériades aussi, cette bringue au cœur du village qui, nées d’un apéro à 4 finissent 11 ans plus tard avec plus de 30 000 personnes chaque dernier week end de juin. Les voyages de fin d’année qui bouclent une saison et calent la suivante. Fages en feu, la Halle en liesse. L’album (pas) Nini du club, la Grenadaine, notre bière, Tout ça je sais.

Et c’est bon …

LA BELLE INCONNUE

Mais je mentirais si j’expliquais ce que nous sommes en train de vivre. L’ultracrépidarianisme, c’est l’art de donner son avis et d’expliquer un sujet pour lequel on n’est pas compétent, sur lequel on y entrave que dalle ! Ben là on y est. Quand un ami tout sauf con, boulanger, bio comme un camion, m’a appris ce terme, j’ai pensé au nombre de personnes, au nombre de circonstances où l’on vit cette vérité. Celle du type qui t’explique tout, et sur tout ! Cherchez, vous allez en trouver … Il m’arrive d’ailleurs de le faire, mais là … pas possible. Il me tarde déjà de boire un coup avec Mathieu Busque et Greg Vilaspasa pour qu’ils m’expliquent. Il me tarde de discuter avec les 39 partenaires de Romain Mañas et lui, eux qui ont fait cette saison si incroyable en équipe 1 et donc qui savent.

Parce qu’au club, en équipe fanion, nous n’avons jamais joué de demi-finale de championnat de France ! Jamais. Oui nous avons été champions en 2015 avec les Belascain de Philippe Gordo et Pierre Pélissier dont certains seront là dimanche sur le terrain ! Oui nous avons été champions d’Excellence B avec la Dos de Réqué Requéna et de Sancho Sanchez en 2017 ! Mais jamais une demi-finale avec notre équipe 1 !

Dimanche, on sera en nombre à Auch, aussi fous que curieux de voir qui sont ces mecs, je parle des les nôtres, qu’on connait si bien, faire des choses qu’on connait si peu.

Parce que marcher, avancer, on sait faire. Mais là les mecs … là …

MT, ultra.

Notre illustration :

Dimanche, comme les autres dimanches, on va raconter en direct à certains des nôtres « d’ailleurs mais d’ici », les exploits des jeunes leurs. Des Grenadains ailleurs, on en a partout, à Auriol, à Paris, à Grasse, à Larra aussi, à Grenade même !

Et en Argentine, en Nouvelle Calédonie et un paquet en haut ou par là … Dimanche on va vérifier si on n’en a pas un sur la lune.

En la décrochant … on a des mecs chez nous, des spécialistes, qui savent faire ça …

Celle-ci est pas mal, imparfaite, un peu floue mais avec deux belles couleurs. Elle nous ressemble non ?…